Airport

par Cyad <cyad9@yahoo.com>

Rated: PG

Submitted: Fevrier 2004

Summary: Si je vous dit r Peur de prendre l'avion, reporter, coup de foudre, Daily Planet, Metropolis _ vous me r,pondez r Clark _. cherchez encore! Cette nouvelle se d,roule chronologiquement avant le pilote de la serie. Elle se veut une alternative a la premiere rencontre entre Lois et Clark.

Note: comme d'habitude, cette histoire est purement fictionnelle mais toute ressemblance avec des evenements et personnes existant ne serait pas tout a fait fortuite. Pour les personnages de la serie televisee Lois & Clark : les nouvelles aventures de Superman, droits reserves DC Comics et Warner Bros. Si j'ai omis de mentionner quelqu'un, ne lachez pas les avocats, j'ecris juste pour le fun ?.

N. B : Je sais, cette nouvelle est en franĜais et je ne pense pas la traduire en anglais, a moins que l'on ne m'y force (bon courage !). Le titre est volontairement anglicise. Desolee pour le manque d'accents, je me rend compte de ce que ca a de d,routant, et comme cela peut nuire a la comprehension de l'histoire. Mais je prefere cela a des hieroglyphes informatiques.

***

A celui a qui j'ai rendu le nom.

Le matin, je ne mange pas, je pense a toi. Le midi, je ne mange pas, je pense a toi. Le soir, je ne mange pas, je pense a toi. La nuit, je ne dors pas. j'ai faim!

***

Me voila, en train de couvrir le dernier evenement . la mode, celui ou il faut se faire voir et ou se presse le gratin de la jet-set mondiale, celui qui met New-Troy en effervescence un fois l'an. c'est peu dire pour une ville dont le deuxieme prenom pourrait-etre r Frenetique _.

- Que fais donc Lois Lane dans le monde surfait, superficiel et, sommes toutes ephemere de la mode, me direz-vous ?

- Elle enquete sur le dernier scandale politico-financier de ces vingt dernieres annees.

Non, en verite je laisserais volontiers ces mondanites et soirees pince- fesses . Cat. Bon, d'accord, j'ai interviewe en un jour plus de P-D.g, directeurs marketing et stars du show-biz pour ^tre degoutee des interviews jusqu'a la fin de mes jours.

Mais la raison de ma presence ici, celle pour qui j'ai assiege le bureau de Perry en le suppliant (oui, vous avez bien lu !) de me laisser remplacer Cat sur ce reportage en lui faisant miroiter une premiere page au parfum de scoop a releguer les exploits ,conomiques et philanthropiques de Lex Luthor a la rubrique des chiens ecrases. cette raison la est ailleurs.

Actuellement, la seule question qui m'importe autant qu'elle m'obsede, me poussant . faire des choses aussi pathetiques que ce que je viens de decrire plus haut, tient en trois mots :

r Ou est-il ? _

Ou plutot en un seul : lui.

Je sais qu'il couvre aussi l'evenement et que j'ai une chance sur un milliards de le retrouver dans cette maree humaine, mais c'est plus fort que moi, il fallait que j'essaye. Pathetique, je vous dis !

Je vous entends d'ici :

r Ou est qui ? Et c'est qui, lui ? _

Et la je sens qu'il va falloir que je me lance dans de longues et, a mon gout, vaines explications concernant ma vie privee qu'en temps normal je prefere garder. privee, justement !

Mais il faut croire que je m'attendris, que j'ai perdu de mon mordant. Et tout Ĝa, c'est de sa faute a lui. Si !

Je vous semble injuste ?

Je suis juste amoureuse.

Amoureuse de lui. Je l'ai rencontre lors d'un week-end en Amerique Latine.

Je vois a votre moue dubitative que vous ne me croyez pas.

D'accord, il s'agissait d'un week-end professionnel. Je n'etais donc pas la pour jouer les touristes mais, comme je l'ai fait remarquer a Lucy, j'ai aussi une vie privee. Privee de tout sur le plan emotionnel certes, mais privee tout de meme. Ce qui est toujours mieux que de changer de petit copain plus vite que Lucky Luke ne tire sur son ombre.

D'un autre cote, comme ma vie privee se resume a ecrire des articles et enqueter sur ce que la societe compte de plus abjecte, horrible, criminel bref, inimaginable, meme pas en cauchemar, ma regle num,ro 1 (ne jamais melanger travail et plaisir) devient caduque. ce qui n'est pas pour me deplaire, vu que r lui _ est aussi journaliste.

En fait, j'enquetais sur une sombre histoire de corruption de fonctionnaires au Mexique, orchestree par un holding du nom de Mex Corp. Pour les details, je vous conseille le Daily Planet date d'hier. Mais, pour en revenir a r lui _, tout a commence a l'aeroport international de Mexico City.

Je suis arrivee tres en avance sur l'horaire de decollage prevu. Cela m'evite le stress du taxi coince dans les embouteillages, celui des queues interminables a l'enregistrement des bagages ou encore, celui du vol annule a la derniere minute qui engendre automatiquement une course au siege vacant sur le vol d'une compagnie concurrente apte . m'emmener sans encombre a destination finale, elle !

Cela me laisse aussi, chose rare, le temps de souffler et de faire une pause shopping. pause qui se resume a devaliser le kiosque presse le plus proche en Metropolis Star, Gazette, Financial Times et Daily Planet. Que voulez- vous, journaliste un jour, journaliste toujours.

Et puis, il y a ce petit cote magique des aeroports. Une atmosphere qui vous laisse comme hors du temps, hors du monde, bien a l'abri dans une bulle d'excitation, de reves, d'esperance, d'attentes aussi. Attentes liees le plus souvent a l'anticipation d'etre deja r la-bas _, d'avoir atterrit alors que votre avion vient juste de se garer sur le tarmac.

***

Mais je papotte et j'en oublie l'essentiel : lui.

Je ne m'attendais pas a cette rencontre. C'est comme s'il etait apparu de nulle part. Le temps de me retourner pour verifier le numero de ma porte d'embarquement et r hop ! _, me voila nez a nez avec cet inconnu qui, apparemment, avait decide d'en faire autant.

Nous avons engage la conversation via un echange standard de banalites, en nous dirigeant vers la salle d'embarquement. Visiblement, nous etions sur le meme vol et, comme je suis toujours nerveuse a l'idee de prendre l'avion, je me suis dit qu'un peu de compagnie, meme momentanee, me permettrait de tuer le temps tout en m'empechant de ruminer mes obsessions aero-securitaires.

Chose curieuse, plus l'horloge digitale de la salle egrenait les minutes, plus il semblait nerveux.

L'ecouter parler m'apaisait.

L'appel du stewart nous invitant . embarquer le fit carrement sursauter. Stress communicatif ou non, je tremblai comme une feuille.

- C'est la premiere fois que vous prenez l'avion ? Lui ai- je demande.

- Euh. on peut dire Ĝa comme Ĝa, oui.

Reponse trop ,nigmatique pour que je m'en satisfasse. C'est plus fort que moi, je ne peux pas totalement laisser ma tenue de reporter au vestiaire, meme dans les instants les plus anodins de la vie quotidienne.

-Moi aussi, je suis toujours tres angoissee a l'idee de prendre l'avion. J'ai beau me raisonner et me repeter que c'est le moyen de transport le plus sur et le plus rapide pour rallier une destination, je suis mal a l'aise a l'idee d..

- D'etre confine dans une boite de conserve volante qui, en cas de danger, ne vous laisse que peu d'alternatives, finit-il.

- Oui. Mais c'est surtout qu'en general, j'aime sentir que je suis aux commandes de ma vie, que je suis seule maitresse de mon destin, et la.

- Ce n'est pas du tout le cas, pas vrai ?

- Non, admis-je dans un murmure.

***

- Puis-je voir votre passeport et votre carte d'embarquement s'il vous plait ?

La voix de l'hotesse de l'air rompit de faĜon abrupte le silence et, accessoirement, le cours de ma reverie.

- Oh ! Oui, bien sur.

- Merci. Bienvenue a bord et bon voyage, me repondit-t-elle apres un rapide coup d'oil aux documents que je lui tendis.

- Bon voyage, repondis-je a l'intention de Mr Magique.

Imaginez ma surprise cinq minutes plus tard, lorsque je m'aperĜus que nous etions voisins de vol !

-Cela vous embete si je prends le siege couloir ?

Sa question s'accompagnait du sourire le plus eclatant que j'ai jamais vu. Retrouvant mes mots avec peine (l'effet r sourire 100 000 volts _), j'articulai :

- Euh, non. A vrai dire, je prefere le hublot. Je me sens moins enfermee si je peux voir la terre en dessous. Mon cote claustro, sans doute.

D,sireuse de ramener la conversation sur un terrain moins personnel, j'enchainais :

- Vous etes sur que vous ne preferez pas le cote fenetre ? Cela vous aiderait sans doute a surmonter votre peur de voler ?

- J'adore voler mais pas. pas sur un vol commercial, conclut-il, soudain mal a l'aise.

L'avion se trouvait maintenant parfaitement aligne sur la piste, attendant le feu vert de la tour de controle, les moteurs rugissant . plein, pret au decollage.

- Vous pilotez ? Je veux dire, voler est votre passion ?

- Touche !

- Je vous envie.

- Vous aimez voler ?

- Oui. Tout semble si beau vu d'en haut. Cela me procure une sensation de.

- . Liberte, de plenitude.

- Oui. Vous finissez toujours les phrases de vos voisines de vol ? plaisantais-je alors que l'avion decollait, prenant rapidement de l'altitude.

Devant son absence prolong,e de reponse, je lui jetais un regard en coin. Il etait livide et je n'avais encore jamais vu un accoudoir martyrise . ce point. Le pauvre objet sait maintenant ce qu'etre r d,form, par la peur _ veut dire.

- Eh, monsieur.

Un galimatias linguistique etouffe me parvint :

- Kalrkent.

- Pardon ?

- Clark, je m'appelle Clark Kent.

- Clark, dis-je en emprisonnant sa main droite dans la mienne, tout va bien se passer, vous n'avez aucune raison de paniquer. Ecoutez-moi, c'est une claustrophobe patentee qui vous parle, Met Airlines est l'une des meilleures compagnies internationales et ses pilotes sont les plus chevronnes qui soit.

- Mouais, repondit-il, peu convaincu.

- Ce sont les meilleurs au monde, ils peuvent piloter et poser un avion par tous les temps. Ils sont meme entraines pour faire face aux pires situations.

- Comment vous savez tout Ĝa, vous ?

- Je le sais, c'est tout.

- A d'autres. Alors ?

- C'est un interrogatoire ou j'ai droit a un traitement de faveur ?

- Desole. Mais Ĝa m'aide a me concentrer sur autre chose que mon aerophobie.

- Oh. En fait, j'ai enquete sur la societe avant de reserver mon billet, admis-je.

- Quoi ?! Vous etes flic ?

- Non, journaliste. Et vous ?

- Moi aussi.

- Qu'est-ce que vous faisiez . Mexico ?

- Je pourrais vous retourner la question.

- D'accord. Alors, qu'est-ce qui vous amenes a Metropolis ?

- Je rentre chez moi.

- €a j'en doute. Je connais tous les journalistes de New Troy, et jusqu'a preuve du contraire, vous n'en faites pas partie. En plus, ne le prenez pas mal, hein ? Mais vous avez plutot l'air d'un petit gars de la campagne que d'un citadin aguerri.

- Encore gagne. Mais avant de vous repondre, j'aimerais connaitre votre nom.

J'hesitais un moment. La seule trace de Louise Lassiter, nom d'emprunt sous lequel j'avais rallie Mexico, consistait en un badge magnetique offrant un acces quasi illimite aux usines Mex Corp de Cancun et Puerto Valarta. Badge que j'avais jet, dans la premiere poubelle venue. Je pris une legere inspiration et le regardais droit dans les yeux. Erreur fatale. Je me suis retrouvee litteralement happee par deux oceans chocolates dans lesquels je me suis noyee.

Je sais ce que vous allez me dire :

- Lois enfin, un peu de tenue, tu n'es quand meme pas desesperee a ce point !

Vous avez deja essaye de resister a du chocolat, vous ? Ma reponse sonna comme une capitulation :

- Lois Lane.

***

Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plait. Nous amorcons actuellement notre descente sur l'aeroport international de Metropolis. Merci de regagner vos places d'attacher vos ceintures.

- Alors ? J'attends !

- Je vous demande pardon ?

C'est vrai, quoi ! j'ai mater plus d'un ministre, president et homme d'affaires vereux pour ne pas me laisser amadouer pas les yeux du premier venu. Aie, aie, aie ! Comme si cela ne suffisait pas, voila qu'il me decoche ce petit sourire amuse, denue de moquerie mais totalement craquant.

Du cran Lois, trois grandes inspirations et.

- La reponse a ma question, maintenant que vous connaissez mon nom. Qu'est-ce que vous venez faire de beau a Metropolis ?

- J'ai rendez-vous dans une semaine au Daily Planet, pour un entretien d'embauche.

Du pied, je poussais discretement ma sacoche sous le siege de devant. La derniere edition du Planet en depassait et l'un de mes papiers faisait, comme d'habitude, la une.

- Le Daily Planet, vraiment ? C'est le meilleur quotidien de New-Troy ! Vous devez etre une sacree pointure, quelle est votre specialite ? Fis-je, feignant l'incredulite.

Une de mes copines m'avait dit que l'on pouvait tout obtenir d'un homme par la flatterie, surtout si l'on jouait l'ecervelee. Maintenant que j'y pense, tout ce que Marina avait reussi . obtenir d'un homme c'etait un bouquet de roses apres une nuit torride et sans lendemain. La reponse tarda un peu.

- Le journalisme d'investigation.

Le choc me projeta vers l'avant et un bruit assourdissant se fit entendre. Nous venions d'atterrir et le 767 se dirigeait vers son parking.

Je me tournais vers Clark : sa machoire etait prise de tremblements nerveux et l'accoudoir droit de son siege accusait encore un round de deformation. On aurait dit une compression de Cesar.

***

- Personne ne vous attend ? Vous logez a l'hotel ?

Nous venions de gagner la sortie, vers la zone des taxis apres avoir de recuperer nos valises sur le carrousel a bagages.

- Non. Je vais rejoindre mes parents. Il y a longtemps que je ne les ai pas vu.

- Oh. Fis-je en me dirigeant vers le taxi le plus proche. Dans ce cas, au plaisir de vous revoir.

Il me choco.euh. m'observa un moment avant de repondre, comme pris d'une inspiration soudaine :

- Je serais a la reception que donne l'ambassadeur de Thailande a l'occasion des festivites du nouvel an chinois. Cela.

- Cloture en general la saison des defiles haute couture.

- Vous terminez mes phrases maintenant ? Remarqua-t-il d'un air amuse.

Je me sentis rougir jusqu'a la racine des cheveux.

- Pourquoi un journaliste d'investigation, en passe d'integrer l'un des plus prestigieux quotidiens nationaux, irait-il perdre son temps en mondanites de ce genre ?

- Toujours des questions.

- Toujours evasif.

- Il faut parfois laisser aux gens leur part de mystere.

- Percer le mystere, c'est mon metier. A bient"t alors, dis-je en m'engouffrant dans le taxi.

- Sans doute.

- Et bonne chance pour votre entretien, ajoutais-je en claquant ma portiere.

La perspective de retrouver mon appartement de Carter Avenue, aussi vide et froid que mon frigo, me paru tout a coup moins pesante.

***

Me voila donc, en train de couvrir le dernier evenement a la mode, en train de le chercher des yeux, en vain.

C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin de 120 000 metres carres et ce, parmi 600 000 autres. Ce qu'il me faudrait c'est un aimant hyper puissant, et ultra selectif.

Tout me le rappelle : une voix, une d,marche, une cravate. J'ai meme envisage la telepathie. Souvent, le soir quand je retrouve mon appartement, je me surprends a murmurer son nom. Cela me rassure et me redonne espoir en la gent masculine, ce qui est une veritable gageure en soi.

La nuit, lorsque j'ai du mal a trouver le sommeil, je me fais des scenarii de reves encore plus sirupeux que le dernier episode d'Ivory Tower, encore plus roses qu'une robe ou un roman de Barbara Cartland (je vous mets au defi de tenir plus de dix pages).

Je me vois enquetant avec lui et demantelant le plus gros reseau de crime organise de Metropolis ou d'ailleurs, je nous imagine faisant la une du Daily Planet : r (.) de nos envoyes sp,ciaux Lane et Kent _. J'anticipe notre nomination aux Kerths voire au Pulitzer. Enfin, je nous vois hanter la salle de redaction du Daily Planet jusqu'a pas d'heure en nous delectant de plats chinois. Mais surtout, je reve du moment ou les masques tomberaient, ou il m'enlacerait et ou, son visage s'approchant du mien, il me. taperait doucement sur l'epaule ?!

Tap, tap, tap !

O- il me taperait sur l'epaule avec insistance ?

- Lois.

Ou il me taperait sur l'epaule avec insistance et repeterait mon nom comme on apprecie un bon vin.

- Lois.

J'adore la faĜon dont il prononce mon prenom, comme s'il s'en delectait.

- Lois !

Bon, la il y a un truc qui cloche. Normalement, a ce stade de ma reverie, nous sommes plutot en train de. Ĝa ne vous regarde pas. Enfin bref, je prend soudain conscience que je suis surement en train de rever eveillee.

- Arretez de me taper sur l'epaule Clark, je ne suis pas sourde, dis-je en me retournant. Clark ?!!

Mr Magique se tient devant moi en chair et en os (enfin, je crois).

- Desole, mais vous aviez l'air perdue dans vos pensees.

- Euh, je. Ĝa alors, ce n'est pas un reve, vous etes bien la (Oops ! terrain glissant). Toujours fan des cocktails mondains ?

- Plus encore depuis quelques minutes.

La, je dois etre carrement pivoine.

- Comment s'est passe votre entretien au Daily Planet ?

Son regard s'assombrit avant de prendre une lueur chocolat amer des plus ironiques.

- Apparemment, le pole investigation est deja complet. A moins que Mr White persuade son reporter vedette d'apprendre a un petit nouveau comme moi, les ficelles du metier. D'apres ce que je me suis laisse dire, ce n'est pas demain la veille. Lois Lane travaille plutot en solo.

r Pas mal, pour un petit bleu _, pensait-je.

- Elle pourrait changer d'avis.

- Vous croyez ?

Je soutint son regard.

-J'en suis sure.

FIN